Les elfes sauvages, également appelés elfes verts, vivent au cœur de forêts denses et disposent de formidables capacités de dissimulation.[1] Perçus comme isolés et primitifs, ils sont rarement vus au-delà de leurs demeures forestières. Ils érigèrent jadis d'illustres royaumes et menaient de grandes armées, mais ils finirent avec le temps par se lasser de la civilisation. Ils oublièrent une grande partie des arts et du savoir des elfes, préférant à l'érudition et aux constructions la discrétion, la survie et un rapprochement de la nature.[2]
Apparence[]
Beaucoup plus exposés au soleil que leurs cousins,[3] les elfes sauvages ont la peau généralement marron, et leur chevelure va du noir au châtain, virant au blanc argenté avec l'âge.[1] Ils sont robustes et puissamment bâtis par rapport aux autres elfes.[2]
Les elfes sauvages s'habillent le moins possible. Ils privilégient les décorations corporelles comme les tatouages, les peintures de guerre, les plumes et les perles, démontrant une tendance artistique complexe et empreinte de beauté.[2]
Personnalité[]
Les elfes sauvages se montrent généralement silencieux lorsqu'ils ne sont pas avec les leurs et peuvent rapidement devenir agressif s'ils se sentent mal à l'aise.[2] Entre eux, ils se montrent par contre affables et sociables.[4] Leur histoire tragique les a rendu méfiants à l'égard des étrangers et leur attitude vis-à-vis d'eux varie de tribu en tribu. Certains elfes sauvages ne font que de se cacher, tandis que d'autres capturent les curieux, modifiant magiquement leur mémoire avant de les relâcher plus loin.[4]
Les elfes sauvages ne se lient généralement pas facilement d'amitié, et l'espérance de vie de la majorité des races n'est pas assez longue pour réussir à gagner la confiance d'une tribu.[4]
Les elfes sauvages excellent au combat et se délectent souvent du chaos et de la fureur primitive qu'il engendre. Ils estiment grandement les aptitudes martiales.[4]
Société[]
Les elfes sauvages tentent de rester invisibles aux yeux des autres races et n'hésitent pas à modifier magiquement les souvenirs des explorateurs égarés. Il est rare qu'ils laissent un étranger visiter leur camp, et cela n'arrive que dans les rares cas où ils ont besoin d'une aide extérieur face à une très grave menace. Un étranger parvenant à impressionner une tribu (voire à se lier d'amitié avec) gagnera leur loyauté et se verra probablement conférer un tatouage magique ou un esprit animal.[5]
Entre eux, les elfes sauvages se livrent à des festins et des fêtes très joyeuses, agrémentées de chants, de danses et d'autres sources d'amusement. L'une des plus prisées est une traque, un événement auquel tous les elfes sauvages d'une tribu prennent part. Une traque comprend généralement une cérémonie religieuse et d'autres festivités pour toute la tribu.[4]
Les elfes sauvages raffolent de musique et d'art. Ils ne créent toutefois eux-mêmes que peu d'œuvres persistantes, la pratique artistique étant un plaisir spontané engendrant plutôt des chants, des danses ou des manifestations magiques. "Capturer" ce processus en fabriquant des objets ou en le retranscrivant sous une forme quelconque leur parait déplacé, une attitude ne servant qu'à séquestrer la beauté du monde en constante évolution.[4]
Communautés[]
Les tribus d'elfes sauvages sont éparpillées. Leur mode de vie et d'organisation varient. Certaines se sont établies durablement dans des villages de huttes, d'autres sont restées nomades et vivent dans des tentes qu'elles emportent dans leurs voyages. Certaines tribus sont exclusivement matriarcales, d'autres patriarcales.[4]
Artisanat[]
Les elfes sauvages apprécient les armes et outils qu'ils peuvent fabriquer ou réparer lors d'une traque ou au milieu d'une bataille. Ils sont experts dans la confection d'objets qui restent en harmonie avec la nature (de la même manière que certaines de leurs constructions, perchées à la cime des forêts et faisant partie intégrante des arbres qui les soutiennent) et privilégient les matériaux de leur environnement direct.[5]
Leur équipement comprend généralement des arcs, des coutelas en os, des gourdins. Les elfes sauvages apprécient particulièrement les arcs et les épieux. S'ils doivent recourir à des protections, ils utilisent des armures de peau.[5]
Animaux domestiques et familiers[]
Les elfes sauvages adorent les animaux. La plupart des tribus en disposent comme des gardiens ou des compagnons de chasse. Les loups, les oiseaux de proie, les grands félins et les gloutons sont courants (et les déclinaisons géantes de ces animaux ne sont pas rares).[5]
Magie et objets magiques[]
Les elfes sauvages n'ont pas la patience requise pour les heures d'études, quelles qu'elles soient. On trouve très peu de magiciens dans leurs rangs. Néanmoins ils restent naturellement doués pour l'Art, et les ensorceleurs sont courants parmi eux.[4] Les druides restent la norme. La magie des elfes sauvages est souvent directement liée à la nature et leurs lanceurs de sorts modifient souvent leur pratique pour entrer en osmose avec (par des composants ou une gestuelle particuliers).[5]
Les elfes sauvages ont une aversion pour le métal et leurs objets magiques paraissent grossiers et primitifs. Ils sont en réalité aussi efficace que leur version "évoluée". Les elfes sauvages apprécient les tatouages magiques.[5]
Langues et écriture[]
Les elfes sauvages n'ont aucune tradition écrite.[4] Ils parlent tous l'elfique, le commun et la langue de leur région natale. Isolationnistes et ne faisant pas confiance à leurs voisins, ils apprennent rarement leur langue.[5]
Religion[]
S'ils l'adorent,[5] les elfes sauvages ne sentent pas très proche de la Seldarine et les prêtres sont rares. Ils vénèrent plutôt la nature en tant que druides, rendant hommage à Mailikki, Silvanus ou Rillifane Rallathil.[4] Leur pratique religieuse diffère des systèmes religieux structurés et réglementés que l'on trouve souvent, les elfes sauvages priant individuellement lorsque le besoin s'en fait sentir. En outre, ils restent en communion permanente avec un panthéon d'esprits de la nature dont chacun est une représentation d'un animal ou d'un phénomène naturel.[5]
Les elfes sauvages croisent que chacun d'entre eux naît avec un esprit animal, un guide faisant office d'ange gardien et de conseiller envers la nature. Les jeunes elfes sauvages sont soumis à un rituel complexe prenant place d'un espace clos envahi de vapeur et de fumée d'herbes. Après plusieurs heures (voire plus d'une journée), l'elfe finit par percevoir une vision de son esprit animal. Il gardera alors toute sa vie le sentiment d'être surveillé et protégé par cette entité.[5]
Territoires[]
Les elfes sauvages apprécient les forêts et jungles méridionales, comme le Bois de Chondal, le Bois de Meth, la Forêt d'Amtar et le Val Brumeux.[1] Ils constituent l'essentiel de la population du Mornelfe.[6]
Histoire[]
Les elfes sont venus sur Faerûn depuis la Féerie il y a plus de 26 siècles par des chemins connus des fées. Parmi eux se trouvaient les Sy-tel-quessir (elfes verts).[7] Ils colonisèrent de nombreux territoires, qui deviendraient de grandes nations : Thearnytaar, Eiellûr, Syorpiir, Miyeritar et Keltormir. Le début des Guerres de la Couronne précipita leur chute.[4]
- -11'400 CV. Eiellûr tombe aux mains des Ilythiiris.[4]
- -11'200 CV. Thearnytaar tombe aux mains des Ilythiiris.[4]
- -10'500 CV. Miyeritar est détruit par le Désastre Noir. Les elfes verts, pacifiques, ne peuvent résister aux Ilythiiris sans pitié.[4]
- -9000 CV. Fin des Guerres de la Couronne, les royaumes des elfes verts sont en ruine. Début de l'Errance pour les elfes verts.[4]
L'Errance dura plusieurs siècles. Les elfes verts menèrent des existences de fugitifs, nomades ou esclaves. Les survivants s'éloignèrent de plus en plus de la société des elfes, se dissimulant au cœur des forêts et des montagnes.[4] Les dix millénaires qui suivirent les Guerres de la Couronne virent disparaître et émerger de nombreuses nations elfiques, notamment à Éternelle-rencontre, Evereska, dans la Haute-Forêt, à Cormanthor et au Bois de Yuir.[7] Les elfes verts se tinrent à distance de cette seconde génération de royaumes elfiques. Ils commencèrent à oublier progressivement une grande partie du savoir et des compétences elfiques, se focalisant plutôt sur la ruse, l'instinct de survie et la discrétion. D'une société clanique ils passèrent à une culture tribale, avant de devenir un peuple primitif.[4]
- -5800 CV. Les elfes verts sont établis dans plusieurs territoires, qui restaient leurs terres natales ancestrales : le Bois de Chondal, la forêt d'Amtar et d'autres grandes régions boisées du sud de Faerûn.[4]
Bien que toujours emprunts de magie, les elfes des bois oublièrent la maîtrise de l'Art. Les contacts éphémères avec les nations humaines émergeantes les poussent de plus en plus loin dans les bois et les terres sauvages. En s'écartant de plus en plus des voies elfiques de jadis, les elfes verts finirent par se faire connaître comme les elfes sauvages.[4]
Références[]
- ↑ 1,0 1,1 et 1,2 DD3 - Royaumes Oubliés - Univers p.15
- ↑ 2,0 2,1 2,2 et 2,3 DD3 - Races de Faerûn p.33
- ↑ DD4 - Guide des Joueurs des Royaumes Oubliés p.15
- ↑ 4,00 4,01 4,02 4,03 4,04 4,05 4,06 4,07 4,08 4,09 4,10 4,11 4,12 4,13 4,14 4,15 4,16 4,17 et 4,18 DD3 - Races de Faerûn p.34
- ↑ 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 5,5 5,6 5,7 5,8 et 5,9 DD3 - Races de Faerûn p.35
- ↑ DD4 - Encyclopédie des Royaumes Oubliés p.152
- ↑ 7,0 et 7,1 DD3 - Races de Faerûn p.15