Les kir-lanans, aussi appelée gargouilles noires, tourmenteurs ou les sans-dieux, sont apparues lors du Temps des Troubles (1358 CV) et leur nombre s'est lentement accru. Les sages supposent que leur origine est liée à la mort des dieux durant le Temps des Troubles et les kir-lanans semblent en vouloir aux divinités de Faerûn, comme s'ils les rendaient responsables de leur existence torturée.[1]
Apparence[]
Un kir-lanan ressemble vaguement à une gargouille, ayant une forme humanoïde et de larges ailes de chauve-souris. Ils sont un peu plus grands et lourds que les humains (1.80 m pour 100 kg en moyenne) et puissamment musclés. Leur peau épaisse aux fines écailles va du bleu nuit au violet foncé, avec certains individus aux teintes très sombres de rouge, vert, brun ou gris. Ils sont pourvus de dents très pointues, d'ongles durs comme des griffes et de cornes émoussées sur les tempes. Ils entourent leur corps de tissu très serré, laissant leurs membres et leurs ailes libres. Des bandes de métal, d'ivoire ou de pierre insérées sous le tissu en font l'équivalent d'une armure de cuir. [1]
Personnalité[]
Depuis leur création, les kir-lanans ont mené une guérilla face à tous ceux qui sont touchés par les dieux (mineurs comme majeurs), massacrant les clergés et détruisant les lieux de culte. S'ils le pouvaient, ils frapperaient directement les divinités, qu'ils détestent.[2] Seule Shar et ses préceptes de dissolution finale les séduit.[3]
Les kir-lanans n'ont pas un grand respect de la vie (la leur ou celle des autres).[4] Ils sont incroyablement résistants à la persuasion, même violente, préférant la mort à la trahison de leurs semblables. Ils sont connus pour être réticents à parler de leur vision du monde, si ce n'est pour confirmer leur haine des dieux et de leurs fidèles. Plus que la religion en elle-même, c'est leur propre incapacité à y prendre part qui les rend furieux.[2]
Société[]
La nature chaotique des kir-lanans a rendu difficile leurs efforts d'organisation, mais certains individus ont appris à penser différemment, faisant évoluer leur race vers des actes mieux coordonnés.[5] La vie des kir-lanans reste implacablement rude et cruelle, car ils n'existent que pour tuer, procréer et devenir de meilleurs meurtriers.[4] La société kir-lanan ne fait pas la différence entre mâles et femelles : ils ne respectent que le pouvoir, quel que soit le sexe.[1]
XIVe siècle CV[]
Les kir-lanans se regroupaient en petites bandes, menées par le plus fort, celui qui pouvait s'imposer et tenir les autres. Ces escadrons (qui comptent généralement entre deux et cinq membres) se faisaient et se séparaient constamment au rythme des luttes incessantes que suscitait la nature intrinsèquement chaotique des gargouilles. Chaque membre d'un escadron pouvait défier à tout moment le leader actuel, et un combat à mort réglait le différend. De rares groupes plus larges furent remarqués, particulièrement dans le Sud Étincelant, ainsi que dans la Haute-Forêt. La composition d'un escadron changeait constamment. [5] Beaucoup de kir-lanans préféraient la solitude, refusant la compagnie des leurs. Ils coopéraient rarement avec les membres des autres races, en particulier parce que celles-ci vénéraient des dieux.[1]
- Les Yeux. Ces kir-lanans solitaires (un quart de la population totale) vivaient à l'écart de leurs semblables et occupaient une place à part. Dans leur langue ils étaient appelés les Varlaks ("les yeux"). Ils prenaient à leur charge l'exploration de Faerûn, étudiaient les autres races et cultures du monde, s'intéressant tout particulièrement aux affaires religieuses. La plupart des villes importantes de Faerûn comptaient au moins un Varlak. Ils transmettaient leur savoir acquis à d'autres membres des kir-lanans.[5]
- La Voix. Les Kivars ("la Voix") formaient le cœur et l'âme des kir-lanans, attisant leur fanatisme avant chaque attaque planifiée dans leur guerre contre les dieux. Plus intelligents que leurs congénères, les Kivars voyageaient d'escadron en escadron, où ils contaient les victoires passées et soulignaient les défauts des divinités. Ils accompagnaient également les escadrons au combat, où leurs talents d'orateurs inspiraient les autres kir-lanans. Ironiquement, les Kivars avaient une fonction quasi spirituelle. Leur maîtrise de la parole leur venait probablement de l'observation des bardes d'autres races. Certains Kivars particulièrement influents avaient même réussi à établir des alliances libres avec d'autres groupes de Faerûn.[5] Les Kivars avaient compris l'importance de la compréhension du monde pour faire avancer la cause des kir-lanans, et avaient pour cela conçu la caste des Varlaks ("les yeux").[6]
XVe siècle CV[]
En passant sous le joug de Shar, la société des kir-lanans s'est modifiée. Les kir-lanans vivent désormais principalement en communautés, qualifiées de corbeautières (mais toutes les enclaves sharréennes de Faerûn abritent également des individus isolés). Les kir-lanans sont encore organisés en castes, ceux de la caste inférieure étant appelés les ailes. Ils ont conservé les castes des Yeux (caste d'élite) et des Voix (plus haute caste), les premiers œuvrant comme assassins et espions, les seconds se chargeant désormais de communiquer les désirs de Shar aux autres gargouilles.[3]
Colonies et reproduction[]
Les kir-lanans cachent leurs pratiques de reproduction aux autres races, mais la croissance de leur nombre global indique une méthode quelconque de procréation. Lorsque certaines conditions et raisons connues des seuls kir-lanans sont réunies, ceux-ci se rendent vers un lieu de reproduction. Ces colonies sont quasiment toujours souterraines et consistent en une série de cavernes naturelles reliées les unes aux autres. Les kir-lanans y choisissent des partenaires et restent jusqu'à la naissance des petits (en moyenne trois mois après la conception, un kir-lanan arrivant à maturité physique en seulement deux mois). Tous les adultes présents participent ensuite à leur éducation (un conditionnement pour haïr les dieux et leurs serviteurs), alternant les tours de chasse de nourriture, les leçons de vol et de combat. Il n'y a apparemment aucune relation parent-enfant parmi les kir-lanans.[7] Un kir-lanan est considéré comme adulte à part entière au bout d'un an, moment où il va rejoindre un escadron.[4]
Les kir-lanans sont incapables de se reproduire avec une autre race.[6]
Langage et alphabet[]
Les kir-lanans parlent le commun,[1] avec un fort accent. Entre eux, ils emploient un langage tonitruant et guttural qui n'a aucune origine faerûnienne.[2] Certains Varlaks apprennent d'autres langues pour réunir plus facilement des informations sur les autres peuples.[8]
Leur capacité à écrire est inconnue et si les kir-lanans possèdent un alphabet qui leur est propre, personne n'en a vu la trace.[5]
Savoir et magie[]
Les kir-lanans utilisent la magie profane pour détruire et corrompre les âmes. Ils privilégient la nécromancie.[8]
Symbole[]
Les kir-lanans n'utilisent pas de symbole commun, et leurs petits groupes n'ont pas de marque distinctive.[5]
Territoires[]
Des repaires secrets de kir-lanans parsèment les Contrées du Mitan occidentales. Les Collines lointaines et les Montagnes du couchant abritent plusieurs colonies.[9] On trouve une colonie dans la Forêt de Gulthmere, sous une chaîne de volcans endormis.[10]
Relations avec les autres races et organisations[]

Des kir-lanans et un esclave des dieux.
Avec l'importance de la religion dans la vie quotidienne des habitants de Faerûn, les kir-lanans considèrent que toutes les autres races sont leurs ennemis jurés. Ils les appellent les "esclaves des dieux".[2]
Durant leur histoire, les Kivars sont parvenus à convaincre leurs congénères d'accepter des alliances temporaires avec d'autres humanoïdes, particulièrement les groupes qui font passer leurs objectifs avant la vénération d'une divinité patronne. La Confrérie des arcanes, les Chevaliers de l'écu et le Trône de Fer ont des philosophies compatibles avec les kir-lanans et il arrive que des actions contre des groupes religieux conduisent à des collaborations (bien que précaires).[6]
Les Kivars sont d'accord avec le désir de Shar de faire la guerre aux autres divinités, et ne sont pas opposés à travailler avec son clergé pour ce but précis.[10]
Combat[]
Les kir-lanans combattent parfois avec des armes, mais préfèrent utiliser leurs griffes au corps à corps. Leurs corps est chargé d'énergie négative, ce qui rend leur toucher mortel.[1] Ils privilégient comme cibles les lanceurs de sorts divins.[2]
Histoire[]
L'origine des kir-lanans est sujette à conjonctures parmi les sages. Plusieurs centaines sont nés d'un énorme (mais bref) maelström d'énergie divine créée par la mort de Baine, Bhaal et Myrkul lors du Temps des Troubles. Ces premiers individus (plusieurs centaines) possédaient le savoir terrible de leur origine : les kir-lanans ne pourraient jamais partager la grâce divine des autres races de Faerûn, car nés à partir de la folie des divinités et non grâce à leur bienveillance. Ils se savaient condamnés à exister sans jamais pouvoir gagner la faveur divine qui leur permettrait de passer dans une forme d'au-delà. La frustration et la furie contre les dieux seraient le seul but de l'existence monotone des kir-lanan dépourvus d'âmes. Pas assez puissants pour les affronter directement, ils s'en prendraient à leurs serviteurs.[4]
En 1372 CV, la race comptait environ 4'000 membres, en croissance rapide.[5]
XVe siècle CV[]
A force de nouer des alliances temporaires avec les serviteurs de divinités maléfiques, les kir-lanans finirent par progressivement tomber sous le joug de Shar.[3]
Références[]
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 et 1,5 DD3 - Royaumes Oubliés - Univers p.309-310
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 DD3 - Seigneurs des Ténèbres p.145
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 DD4 - Encyclopédie des Royaumes Oubliés p.260
- ↑ 4,0 4,1 4,2 et 4,3 DD3 - Races de Faerûn p.140
- ↑ 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 5,5 et 5,6 DD3 - Seigneurs des Ténèbres p.146
- ↑ 6,0 6,1 et 6,2 DD3 - Seigneurs des Ténèbres p.147
- ↑ DD3 - Seigneurs des Ténèbres p.149
- ↑ 8,0 et 8,1 DD3 - Races de Faerûn p.141
- ↑ DD3 - Manuel des Joueurs de Faerûn p.29
- ↑ 10,0 et 10,1 DD3 - Seigneurs des Ténèbres p.148