Les nains d'écu regroupent essentiellement les clans nains du Nord de Faerûn qui survécurent aux guerres incessantes contre les gobelinoïdes et les habitants de l'Outreterre.[1]
Personnalité[]
Les nains d'écu ont une réputation (méritée) de cynisme et de sévérité. Malgré la décadence de leurs empires, ils ne se laissent jamais aller au fatalisme.[2]
Les nains d'écu tiennent leur parole, à n'importe quel prix. Incroyablement têtus, ils rechignent au moindre compromis, à moins qu'il n'y ait pas d'autre choix. Cette intransigeance commune a permis aux nains d'écu de conserver leurs forteresses, malgré l'adversité. Mais elle a également provoqué de nombreux conflits claniques, ainsi que l'incompréhension chronique des nains d'écu avec d'autres races.[3]
Les nains d'écu n'accordent généralement pas facilement leur confiance et mettent du temps à oublier les affronts. Mais un certain nombre, lassés de la mauvaise fortune de leur race, ont décidé d'agir sans se soucier des pratiques et préjugés ancestraux.[2]
Les nains d'écu rendent hommage à la beauté du travail raffiné. Ils considèrent que le monde est une matière brute qu'il faut forger et modeler afin d'atteindre la quintessence.[3] Ils vouent un véritable amour pour le mithral.[4]
Les nains d'écu se méfient de la magie, qui conduisit à la ruine des empires humains antiques, tel le Nétheril.[1]
Aventuriers[]
Les nains d'écu sont fiers des aventuriers de qualité qu'ils produisent. De nombreux jeunes nains se lancent à l'aventure dans l'espoir d'égaler (et surpasser) les prouesses de leurs ancêtres. D'autres cherchent à récupérer l'héritage de leur race en reconquérant trésors et forteresses. La Bénédiction du Tonnerre a particulièrement renforcé la soif d'aventure des nains d'écu.[2]
Apparence[]
Les nains d'écu dépassent de presque une tête les nains d'or. Ils mesurent en moyenne 1m35 et pèsent le même poids qu'un humain adulte. Leur peau est généralement claire ou légèrement bronzée. Leurs yeux sont souvent verts ou bleu argenté. Les hommes (et quelques rares femmes) portent de longues barbes et moustaches, soigneusement tressées. Hommes et femmes présentent de longues chevelures, dans des teintes allant du châtain au rouge. Toutes les nuances virent à l'argent ou au blanc avec l'âge.[3]
Société[]
La société des nains d'écu était jadis composée de deux branches : les "cachés", qui vivaient dans la solitude et le secret, entretenant les traditions ancestrales, et les "nomades", à l'aise avec les autres races et portés sur l'exploration, et qui refusaient de se laisser abattre par le déclin de leur race.[2] La Bénédiction du Tonnerre de 1306 CV a bouleversé cette répartition, les vieux membres des clans cachés s'ouvrant petit à petit vers l'extérieur.[1] Ainsi, un nombre croissant de nains d'écus mènent leur vie dans le reste de Faerûn, comme simples aventuriers ou artisans dans les communautés à dominance humaine.[2] Ils y créent des enclaves florissantes, où tous les nains d'écu sont accueillis comme membre du "grand clan" nain. Les nains d'écu sont reconnus pour la qualité de leur artisanat et de leur travail de la forge.[5]
Clans et familles[]
La distinction de classes et de clans, jadis prédominantes chez les nains d'écu, s'est atténuée avec le temps, des siècles de déclin ayant quelque peu brisé cette influence.[2] Si le clan demeure une parte importante de leur identité[6] et s'ils sont encore très fiers de leurs lignées, les nains d'écu accordent plus d'importance aux exploits individuels qu'à la tradition ancestrale ou les principes dictés par les anciens clans.[2]
Si, dans certaines cités, un clan unique a une position dominante, il existe une relation complexe entre les familles, les clans et le reste de la société des nains d'écu. Certains nains viennent d'une famille qui a fondé un clan (ou le dirige) et leur patronyme est ainsi le nom dudit clan. D'autres nains font simplement "partie" du clan, mais en portent le nom avant autant de fierté que s'il s'agissait de leur propre patronyme.[6]
Les nains d'écu sont censés subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, ainsi qu'apporter honneur et fortune à leur clan. Ils préfèrent généralement éviter tout comportement ostentatoire ou décadent. Les vieux nains d'écu jouissent de marques de respect pour leur sagesse et leurs exploits d'antan.[5]
Clans du Nord (XVe siècle CV)[6][]
Aiglentaille, Ardillon, Corne, Crâne-d'Arn, Écu-de-fer, Écu-de-pierre, Épaules-de-pierre, Forgebon, Jundeth, Loitecollines, Maîtrecarrier, Marteaudeguerre, Marteaunoir, Martennemi, Mornegibet, Narlagh, Noirebannière, Orothiar, Poing-de-pierre, Profondehache, Profondefouille, Puits-de-pierres, Sombrepeau, Sstar, Trône-du-monde, Tueur-de-wyrms, Veillesanfin, Yund
Éducation[]
Généralement, les nains d'écu grandissent fermement encadrés par leurs familles. L'influence des anciens des clans a fortement diminué et ils jouent un rôle restreint dans l'éducation des jeunes. L'érudition reste importante, la plupart des enfants apprenant un métier avant l'âge adulte.[5]
Artisanat[]
Réputés pour leurs talents artisanaux (notamment leur travail du métal ou de la pierre), les nains d'écu s'intéressent plus à la robustesse de leurs créations qu'aux décorations et dorures. Ils fabriquent des objets durables et la marque qu'ils placent sur chaque chef-d’œuvre en guise de signature représenté un moyen d'atteindre l'immortalité.[7]
Animaux domestiques et familiers[]
Les nains d'écu affectionnent les chauves-souris, les canaris et les petits lézards, qui leur servent de familiers ou d'animaux de compagnie. Les nains d'écu utilisent souvent des lézards de somme et des mules pour transporter des charges. Ils apprécient les poneys (poneys insulaires, poneys nétherisses et Blanchetarges) comme montures, sauf à Iltkazar où les lézards de monte les remplacent. Les nains d'écu des Collines lointaines sont connus pour chevaucher des chauves-souris sanguinaires.
Langue et écriture[]
Les nains d'écu parlent le nain et le commun. Leur dialecte principal est le shanatan (qui existe depuis la fondation de Shanatar et qui est encore pratiqué par les nains de la Côte des Épées, depuis l'Épine dorsale du monde jusqu'à la Mer Étincelante). Les nains d'écu de l'est (centre-nord de Faerûn) pratiquent plutôt le dialecte galenan, influencé par le damarien. Les nains d'écu utilisent l'alphabet runique dethek.[5]
Les nains d'écu apprennent souvent les langues locales des régions où ils s'installent et commercent (généralement le chondathan, l'illuskan, voire l'elfique et le gnome). Les nains d'écu du centre-nord apprennent plus facilement le damarien et l'illuskan.[5]
Magie[]
Des siècles de guerre contre les géants et les gobelinoïdes ont poussé les nains d'écu à développer une magie martiale, principalement à base d'illusion (pour dissimuler leurs places-fortes) et d'abjuration. Les principaux lanceurs de sorts nains d'écu sont des paladins, des prêtres du Morndinsamman et des lanceurs de runes. Les jeteurs de sorts profanes sont plus rares.[5]
Tous les nains d'écu vouent une adoration pour les objets magiques favorisant l'artisanat.[5]
Territoires[]
Les demeures des nains d'écu se trouvent principalement en Damarie, Impiltur, dans le Nord, les Marches d'argent, en Vaasie, dans le Vaste et dans les Contrées du Mitan occidentales. La Citadelle d'Adbar (au nord-est de Lunargent) est sans doute la plus célèbre ville de nains d'écu.[1][6]
On trouve des communautés moins importantes partout sur le reste de Faerûn, y compris dans des cités humaines (comme Eauprofonde ou Lunargent).[8]
Religion[]
Les nains d'écu vénèrent le Morndisanmman depuis l'aube de Shanatar. Dumathoïn est leur divinité tutélaire et son église abrite le plus de fidèles (principalement parmi les mineurs et les forgerons).[5] Marthammor Duin est quant à lui vénéré par les nains d'écu nomades. Le dieu veille sur les aventuriers, les artisans, les expatriés et les explorateurs (tant qu'ils sont bons). Ses attributions liées à la foudre attirent également dans son église des lanceurs de sorts spécialisés dans l'évocation.[4]
Taark Shanat et les premiers nains d'écu d'Alatorin vénéraient Moradin et Berronar, dont l'importance du culte a quelque peu diminué lorsque les huit fils de Taark fondèrent leurs propres royaumes avec leurs propres divinités tutélaires. Dumathoïn, Laduguer, Abbathor, Clangeddin, Vergadain, Sharindlar et les jumeaux Diinkarazan et Diirinka gagnèrent en importance. Lorsque Moradin désigna le roi d'Ultoksamrin (et grand-prêtre de Dumathoïn) comme premier roi à régner sur le Trône de dracocrâne de Shanatar, le Gardien du Silence devint le tuteur des nains d'écu. Amer de ne pas avoir été choisie, la divinité Laduguer s'exila, tandis qu'Abbathor poursuivait sa lente corruption.[5]
Avec la fin de Shanatar, les nains d'écu avaient abandonné le culte de Laduguer, de Diinkarazan et Diirinka, au profit de dieux plus jeunes comme Thard Harr, Gorm Gulthyn, Marthammor Duïn, Dugmaren Brilletoge et Haela Brillehache.[5]
Pratiques funéraires[]
L'église de Dumathoïn s'occupe de toutes les obsèques, enterre les morts dans des tombeaux secrets et garde les trésors funéraires des nains d'écu les plus illustres.[4] Les familles et les clans nains d'écu sont tenus d'honorer leurs aînés dans la mort, leur offrant des obsèques solennels et des tombeaux à la mesure de leur réputation.[5]
Relations[]
Les nains d'écu vouent une profonde inimité pour les duergars depuis le Choc fratricide et le rôle qu'ils jouèrent dans la chute de Shanatar. Malgré des siècles de querelles avec les elfes, les nains d'écu sont capables de mettre leur différents de côté en cas de menace importante. Ils apprécient généralement les gnomes des roches et les svirfnebelins. Leurs relations avec les humains sont plutôt bonnes (en particulier avec les Illuskiens, Téthyriens, Chondathiens et Damariens).[4]
Les nains d'écu n'ont généralement pas beaucoup d'estime pour les demi-orques, à cause de leurs parents exécrés, et se méfient des planaires, associés aux horreurs du Fort des portes de l'enfer.[4]
Histoire[]
Article secondaire: Shanatar
Menés par Taark Shanat, les premiers nains d'écu quittèrent Bhaerynden pour fonder à l'ouest un nouveau royaume. Ils affrontèrent les habitants de Rringlor Noroth lors de la Guerre des Manteleurs afin de s'emparer d'un réseau de cavernes. Les nains finirent par l'emporter, après que Taark eut vaincu quatre dracossires bleus qui cherchaient à s'emparer de la Faille de Dhalnadar. Leurs crânes furent assemblés par le dieu Dumathoïn pour orner le Trône de dracocrâne qu'il fit sortir du sol de l'antre d'un des dragons vaincus. Taark nomma les cavernes Chambres de Brillehache et fonda le royaume d'Alatorin. Cette fondation sera considérée comme l'avènement du Premier âge de Shanatar et des nains d'écu.[3]
Alatorin établi, les huit fils de Taark Shanat fondèrent leurs propres royaumes souterrains (sous les futurs Amn et Téthyr), chacun choisissant une divinité tutélaire dans le panthéon nain.[3]
- ~ -9000 CV. Des escarmouches éclatent entre les huit royaumes, chacun cherchant à agrandir son territoire. Avec le temps, des guerres éclatent, opposant des milliers de nains d'écu entre eux.[3]
- -8170 à -8150 CV. Première Guerre des Araignées. Profitant des conflits, les drows de Guallidurth attaquent Alatorin. Ils finissent par s'emparer des Chambres de Brillehache, provoquant la chute d'Alatorin.[3]
- -8145 CV à -8137 CV. Seconde Guerre des Araignées. Les huit rois nains en exercice scellent une armistice et affrontent les drows. Vaincus, ceux-ci quittent les cavernes d'Alatorin.[3]
Les rois nains, s'étant jurer de ne plus se déchirer entre eux, demandèrent aux dieux du panthéon nain de choisir l'un d'entre eux pour le placer sur le Trône de dracocrâne. Les dieux désignèrent le roi d'Ultoksamrin, grand prêtre de Dumathoïn, marquant l'avènement du Second âge de Shanatar et l'ascension de Dumathoïn comme divinité tutélaire des nains d'écu.[3]
Des discordes demeuraient entre les huit royaumes. Les rois de Barakuir et de Drakkalor, encouragés par leur dieux respectifs (et déçus de ne pas avoir été désignés par Moradin comme dieux tutélaires des nains d'écu), estimaient être dignes du Trône de dracocrâne.[3]
- -8100 CV. Guerre des Traquesprits. Les illithids d'Oryndoll attaquent les royaumes nains orientaux.[3]
- -8080 CV. Fin de la Guerre des Traquesprits. Les nains d'écu découvrent la chute du royaume de Barakuir et la disparition du clan Duergar, emporté par les illithids.[3]
- -6150 CV. Troisième Guerre des Araignées, Les drows de Guallidurth s'attaquent à nouveau aux cavernes de l'ancien royaume d'Alatorin.[3]
- ~ -6120 CV. Fin de la guerre. Les nains d'écu abandonnent les Chambres de Brillehache au profit des drows, mais parviennent à emporter avec eux le Trône de dracocrâne. Fin du Second âge de Shanatar.[3]
Le Troisième âge de Shanatar commença avec la fondation d'un nouveau royaume nain d'écu à la surface, Shanatar la haute.[3] Parallèlement, des vagues migratoires vers le nord vidèrent d'une partie de leur population les royaumes de Drakkalor, Korolnor, Sondarr, Torglor et Xothaerin.[2]
- -6100 CV. Des éclaireurs nains d'écu sont envoyés à la surface.[3] Ils s'allient avec les humains du Coramshan pour vaincre les derniers djinns qui les menaçaient. L'alliance périclite rapidement, les humains se tournant vers des dieux maléfiques.[2]
- -5960 CV. Les nains d'écu revendiquent les terres au nord des Montagnes mouvantes. Ils établissent le royaume de Shanatar la haute.[2]
- -5125 CV. Fondation du royaume d'Oghrann sur les Plaines de Tun.[2]
- -4974 CV. Fondation du royaume côtier d'Haunghdannar dans la partie septentrionale des Montagnes des épées et de la Côte des Épées.[2]
- -4160 CV. Fondation d'Ammarindar à l'aplomb des Pics gris.[2]
- -3900 CV. Fondation de Delzoun.[2]
- -3770 CV. Chute d'Oghrann.[2]
- -3389 CV. Chute d'Haunghdannar.[2]
Shanatar la haute prospéra pendant des siècles sous la tutelle de la Maison Fièrehache, jusqu'à ce qu'une querelle au sujet d'un tombeau pillé s'envenime et se transforme en guerre avec le Calimshan, en pleine croissance.[2]
- -2600 CV. Fin du royaume de Shanatar la haute, ses derniers habitants tombent sur les rives nord du fleuve Sulduskoon.[2]
- -1800 CV. La chute finale de Shanatar la profonde est précipitée par les Duergars, stimulés par des siècles de ressentiment amer. Ils envahissent Ultoksamrin et Holorarar lors de la guerre du Choc fratricide. Seul le royaume d'Iltkazar survit, garant du passé de Shanatar la profonde.[2]
- -100 CV. Fin du royaume de Delzoun.[2]
- 882 CV. Fin du royaume d'Ammarindar, envahi par des démons d'Ascalhorn.[2]
Références[]
- ↑ 1,0 1,1 1,2 et 1,3 DD3 - Royaumes Oubliés - Univers p.11
- ↑ 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 2,12 2,13 2,14 2,15 2,16 2,17 2,18 2,19 et 2,20 DD3 - Races de Faerûn p.86
- ↑ 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 3,10 3,11 3,12 3,13 3,14 et 3,15 DD3 - Races de Faerûn p.85
- ↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 et 4,4 DD3 - Races de Faerûn p.88
- ↑ 5,00 5,01 5,02 5,03 5,04 5,05 5,06 5,07 5,08 5,09 et 5,10 DD3 - Races de Faerûn p.87
- ↑ 6,0 6,1 6,2 et 6,3 DD5 - Guide des aventuriers de la Côte des Épées p.110
- ↑ DD5 - Guide des aventuriers de la Côte des Épées p.111
- ↑ DD3 - Monstres de Faerûn p.59