Les tieffelins sont des planaires, les descendants lointains d'humains et de fiélons, tels que des démons (souvent des mariliths ou des succubes)[1], des diables (souvent des érinyes, des gélugons ou des diantrefosses), des tormantes ou des rakshasas.[2] Craints et persécutés dans presque toutes les régions de Faerûn, ils étaient même souvent éliminés à la naissance par leurs parents humains durant le XIVe siècle CV. Ceux qui parviennent à passer outre leurs préjugés offrent à leur progéniture la chance de mener leur vie, soit en embrassant pleinement leur héritage maléfique soit en se faisant leur propre avis sur le Bien et le Mal.[1]
Personnalité[]
Malgré leur ascendance fiélone, les tieffelins ne sont pas tous mauvais ou indignes de confiance. Mais il en existe assez partageant ces traits pour que ce préjugé existe.[3] Souvent ambitieux, ils peuvent être en quête de renommée ou d'infamie avec la même détermination.[4]
Les tieffelins mènent souvent des existences de bannis à cause de leur hérédité, grandissant rarement dans un milieu aimant. Ils sont donc souvent pleins d'amertume et s'attendent toujours à être rejetés. Ils sont conscients dès leur plus jeune âge de ce qui les différencie et ressentent rapidement d'étranges envies, désirs et besoins liés à leur hérédité, ce qui peut les pousser à mener des vies de criminels, de dépravés ou de monstres cruels. Certains rejettent catégoriquement leur hérédité pour se consacrer entièrement au Bien, mais sont peu à y parvenir sur le long terme. Ils glissent souvent dans une position intermédiaire, plus confortable.[2]
Aventuriers[]
Les aventuriers tieffelins sont nombreux et ont des motivations variées. De manière générale, leur plus grand combat est de se réconcilier avec leur propre existence, pour le meilleur ou pour le pire.[4]
Apparence[]
Les tieffelins ont globalement l'aspect d'humains,[2] mais affichent des caractéristiques physiques suggérant leur ascendance fiélone. Certains portent une marque de naissance prenant la forme du symbole sacré d'une divinité de Faerûn.[3]
- des oreilles pointues
- des crocs ou des dents effilées
- une langue fourchue
- des yeux rouges, des yeux de chat (rakshasas)
- des jambes de chèvre, des pieds fourchus
- une queue non préhensible
- de la fourrure, une peau écailleuse, une peau semblable au cuir, une peau rouge, une peau bleutée et contusionnée, une peau brûlante
- des petites cornes
- une odeur de soufre
- une aura de mal surnaturelle
- une absence d'ombre ou de reflet dans un miroir
Depuis la Magepeste et les manigances d'Asmodée, les tieffelins ont commencé à arborer des traits nettement plus diaboliques que par le passé.[5]
Société[]
Les tieffelins naissent dans des circonstances très variées et la plupart arrivent à l'âge adulte sans avoir connu le moindre de leurs congénères. Si leur héritage les pousse généralement à se méfier les uns des autres, ils aimeraient bien éprouver une forme de sentiment de parenté. Ainsi, les groupes de tieffelins partageant les mêmes aspirations ne sont pas rares (souvent à la tête d'organisations criminelles). Certains tieffelins servant le Bien cherchent parfois à sauver des congénères du Mal ou de la persécution, mais la plupart sont trop égoïstes pour avoir de telles aspirations.[2]
Thay abrite de nombreux esclaves tieffelins et un nombre inconnu de lignées fiélones. Les tieffelins sont convoités par les Magiciens rouges, qui les élèvent souvent en groupe pour en faire des espions, des assassins ou de futures offrandes pour une quelconque divinité du Mal. Ces tieffelins développent parfois un sentiment de communauté avec leurs congénères et forment des familles étendues (quoique souvent en captivité).[2] Beaucoup ont fui le pays après la Magepeste.[4]
Animaux familiers et domestiques[]
Les tieffelins apprécient souvent les chiens hargneux, les rats, les serpents et les corbeaux. Ceux qui ont des prédispositions pour la magie se lient parfois avec un animal fiélon.[6]
Noms et prénoms[]
De nombreux parents de tieffelins leur donnent un nom en accord avec leur culture natale (évitant ainsi de plus les marginaliser). D'autres adoptent au contraire des dérivés de l'infernal qui se sont transmis de génération en génération. D'autres encore décident d'adopter des noms tirés de langues et de culture où les tieffelins sont nombreux et acceptés, comme le Calimshan et la Mulhorande.[7]
Prénoms masculins[]
Haroun, Ishaq, Nizam pour le Calimshan. Aybptep ("cornu"), Bahati ("esprit sage"), Het ("fumée"), Kamen ("sombre"), Katsu ("enfant des étoiles"), Kohl ("œil sombre") pour la Mulhorande.[7]
Prénoms féminins[]
Hania, Rashaa, Zaar pour le Calimshan.[7]
Noms et Patronymes[]
Al-Khem, Beni-Asmodaï pour le Calimshan (proclament l'héritage). Zanhur, Siasobek pour la Mulhorande (proclament l'appartenance à la lingée d'un dieu mulhorandi)[7]
Langue et écriture[]
Le tieffelins pratiquent la langue de leurs parents et des langues régionales. Ils apprennent généralement l'infernal ou l'abyssal (par choix, ne connaissant généralement pas les origines exactes de leur héritage).[6]
Magie et savoir[]
De nombreux tieffelins cherchent toute magie leur apportant la puissance des plans fiélons, en particulier la magie de divination et les invocations de fiélons.[6]
Religion[]
Les tieffelins vénèrent parfois des démons, des diables ou les êtres divins que servaient leurs ancêtres. Ils sont assez nombreux à pratiquer de telles cultes pour apporter du crédit aux rumeurs et soupçons.[7] Ceux qui sont nés en dehors des Vieux Empires et du Thay (ou qui en partent) se tournent en général vers les divinités tutélaires de leur pays d'accueil et dont la doctrine se rapproche de leurs valeurs,[6] ou qui portent un regard bienveillant sur les extérieurs.[7]
Les adeptes de certaines religions sont troublés par les récits de certains tieffelins qui prétendent recevoir des visions des dieux faerûniens leur apparaissant sous la forme de tieffelins. Ils prénomment une de ces entités la "pâle déesse cornue de la lune" (Séluné) et une autre la "sombre et diabolique dame de la fortune" (Tymora). Selon ces tieffelins, l'apparence et l'ascendance importeraient ainsi moins aux dieux que le cœur et l'âme d'un individu.[7]
Beshaba[]
La Pucelle de l'Infortune est vénérée par de nombreux tieffelins (elle aurait même engendrée plusieurs lignées, dont les descendants se reconnaissent à leurs cheveux blancs et à leurs ramures). Ses adorateurs estiment que c'est à cause de la malchance qu'ils sont nés avec leur héritage fiélon et ils cherchent à léguer cette infortune à autrui.[6]
Cyric[]
Cyric n'a pas engendré de lignées de tieffelins, mais ceux-ci sont nombreux à lui rendre hommage (surtout les assassins et les illusionnistes), jubilant dans les situations conflictuelles et violentes.[6]
Gargauth[]
Gargauth est connu pour être un manipulateur et un séducteur, ayant donné naissance à plusieurs sang-mêlés. Ses rejetons ont imité ses pratiques, créant une importante lignée à travers Faerûn. Gargauth est vénéré par les tieffelins qui cherchent à anéantir un rival maudit par leurs soins, ainsi que par ceux qui cherchent à acquérir rapidement des pouvoirs.[6]
Mask[]
Les roublards tieffelins et ceux œuvrant à la faveur des ténèbres se tournent généralement vers Mask. La divinité serait à l'origine d'au moins une lignée issue de Thesk, dont les membres sont connus pour ne pas avoir de reflet.[6]
Shar[]
Shar n'a pas engendré de lignées de tieffelins, mais ceux qui désirent oublier leurs vieilles souffrances se tournent souvent vers elle. La déesse adore confronter ses adeptes tieffelins aux aasimars servant Séluné.[6]
Régions[]
Jusqu'à la Magepeste, les tieffelins étaient courant en Mulhorande. On en croisait également en Unther et Thay, pays dotés d'une longue tradition noire et infernale.[3]
Au XVe siècle CV, de nombreux tieffelins vivent en Aglarond, beaucoup étant d'anciens esclaves ou descendants d'esclaves ayant fui le Thay. Dans le Nord, Padhiver accueille la plus grande population de tieffelins, notamment au sein de l'Ashmadaï (un violent culte dévoué à Asmodée). Au sud, au Calimshan, ils sont nombreux à avoir combattu pour les djinns comme mercenaires et servent désormais d'autres maîtres.[7] Au Tymanther, les drakéides les acceptent volontiers.[4]
Des petits groupes épars existent autrement à travers tout Faerûn, principalement dans les grandes cités cosmopolites (voire dans les petites villes prêtes à accueillir n'importe qui en échange d'un peu d'aide).[7]
Relations avec les autres[]
Les tieffelins sont très lents à accorder leur confiance et craignent en permanence de voir leurs amis se transformer subitement en ennemis. Les aasimars provoquent généralement chez eux une peur ou un dégoût instinctif. Les demi-orques représentent le seul peuple que les tieffelins tolèrent sans problème, étant victimes des mêmes préjugés qu'eux. Ils ne leurs font toutefois pas davantage confiance, étant juste plus à même de les comprendre.[6]
Les tieffelins observent souvent les véritables fiélons (et les Extérieurs maléfiques) avec un sentiment mêlé de crainte et d'envie.[6]
Histoire[]
La plupart des tieffelins de Faerûn sont issus de lignées originaires de Mulhorande et de Thay. Ceux de Mulhorande descendent de serviteurs ou de manifestations de Seth et de Sebek, tandis que ceux du Thay résultent d'unions avec toutes sortes de démons (généralement dans le cadre de grands projets politiques, les rejetons tieffelins n'étant alors que des pions ou des esclaves). L'Unther abrite également des tieffelins, dont certains seraient les descendants d'une lignée remontant à Nergal (l'ancien dieu untherite du monde souterrain).[2]
Magepeste[]
Lors de la Magepeste, Asmodée dévora l'étincelle divine d'Azouth et devint ainsi un dieu. Aidé d'un convent de sorciers, les Treize de Toril, il accomplit ensuite un rite grâce auquel il déclara tous les tieffelins de Toril comme étant siens, les condamnant à porter le "sang d'Asmodée." Cela fit d'eux les "descendants" du Seigneur des Neuf Enfers, en dépit de leur ascendance véritable. Les tieffelins furent marqués de traits étant propre à l'archidiable. Les autres habitants de Faerûn, rendus mal à l'aise par le nouvel aspect diabolique de ces êtres, se méfièrent davantage des tieffelins, les considérant avec une hostilité accrue. Mais malgré les apparences, Asmodée n'avait en réalité aucun influence réelle sur ses "enfants", les tieffelins restant aussi libres de leurs décisions qu'ils l'avaient toujours été. Certains choisirent de servir Asmodée, d'autres s'alignèrent avec différentes factions fiélonnes, ou firent leur possible pour garder leurs distances avec la politique de Baator.[5]
Avec la chute de la Mulhorande et de l'Unther, et la transformation d'une bonne partie du Thay en contrée de morts-vivants, de nombreux tieffelins s'expatrièrent dans le reste du continent.[4]
XVe siècle CV[]
Après le rituel qui répandit la malédiction d'Asmodée, de nouveaux tieffelins affiliées à d'autres lignées infernales naquirent sur Faerûn (ceux portant la marque du Seigneur des Neuf Enfers restant majoritaires).[5]
Références[]
- ↑ 1,0 et 1,1 DD3 - Races de Faerûn p.127
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 DD3 - Races de Faerûn p.128
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 DD3 - Royaumes Oubliés - Univers p.20
- ↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 et 4,4 DD4 - Guide des Joueurs des Royaumes Oubliés p.19
- ↑ 5,0 5,1 et 5,2 DD5 - Guide des aventuriers de la Côte des Épées p.118
- ↑ 6,00 6,01 6,02 6,03 6,04 6,05 6,06 6,07 6,08 6,09 et 6,10 DD3 - Races de Faerûn p.129
- ↑ 7,0 7,1 7,2 7,3 7,4 7,5 7,6 7,7 et 7,8 DD5 - Guide des aventuriers de la Côte des Épées p.119